Livre neuf. Le passeur. Quand on a fait, comme le dit Seyoum avec cynisme, "de l'espoir son fonds de commerce", qu'on est devenu l'un des plus gros passeurs de la côte libyenne, et qu'on a le cerveau dévoré par le khat et l'alcool, est-on encore capable d'humanité ? C'est toute la question qui se pose lorsque arrive un énième convoi rempli de candidats désespérés à la traversée. Avec ce convoi particulier remonte soudain tout son passé : sa famille détruite par la dictature en Erythrée, l'embrigadement forcé dans le camp de Sawa, les scènes de torture, la fuite, l'emprisonnement, son amour perdu...
A travers les destins croisés de ces migrants et de leur bourreau, Stéphanie Coste dresse une grande fresque de l'histoire d'un continent meurtri. Son écriture d'une force inouïe, taillée à la serpe, dans un rythme haletant nous entraîne au plus profond de la folie des hommes.