Le livre LA VIE D'UN PEINTRE PAR GINO SEVERINI, écrit par MADELEINE-PERDRILLAT, édité par HAZAN coute 25,40 €.
Gino Severini (1883-1966) commence sa carrière comme élève de Giacomo Balla, l'un des pionniers du Futurisme. En 1906, il s'installe à Paris, où il fréquente l'avant-garde artistique et signe, trois ans plus tard, le Manifeste du Futurisme. Son mariage avec la fille du poète Paul Fort, en 1913, l'ancre encore davantage dans les milieux artistiques de la capitale. D'où le grand intérêt de ses mémoires, dont la première partie court jusqu'en 1917. Severini décrit de l'intérieur la vie des artistes installés au début du siècle à Montmartre, avec les soirées au Lapin Agile, puis à Montparnasse, avec les réunions à La Closerie des Lilas. Outre son amitié avec son compatriote Modigliani, il est le témoin des derniers feux du Fauvisme et de la naissance du Cubisme par sa proximité avec Picasso, Braque et Gris. La figure de Matisse apparaît aussi, passagèrement. En fait, Severini s'interroge principalement sur ce que furent - et sur ce qu'auraient dû être selon lui - les relations entre les futuristes italiens et les cubistes français. Ce texte vivant se lit comme un récit, d'autant qu'il restitue aussi, avec beaucoup de vérité et parfois d'émotion, la vie matérielle si difficile des artistes d'avant-garde à cette époque, non sans camper de fortes personnalités comme celles d'Apollinaire, de Marinetti ou encore du marchand Léonce Rosenberg. La seconde partie des mémoires, plus courte, conduit jusqu'en 1924 Severini y évoque les fresques qu'il peignit dans le château de Montegufoni, en Toscane, et son retour au catholicisme (avec la rencontre décisive de Jacques Maritain), en apportant aussi de brefs témoignages sur le Dadaïsme, le Surréalisme, le Constructivisme et le Suprématisme. Profondément attaché à une forme de classicisme, en quête de solutions plastiques fondées sur le métier et la connaissance de la géométrie, il observe ces mouvements d'un peu loin, sans complaisance.
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