Le livre TAMARA DE LEMPICKA - LA REINE DE L'ART DECO, écrit par MORI GIOIA, édité par SKIRA coute 40,00 €.
Catalogue de l'exposition à la Pinacothèque de Paris, du 18 avril 2013 au 08 septembre 2013.
Alors que l'Art nouveau s'essouffle et voit ses formes évoluer vers un abandon de l'arabesque, retourner vers une géométrisation et se transformer petit à petit en ce qui s'est appelé l'Art déco, la représentation de la figure féminine va, elle aussi, connaître une évolution majeure.
De la sensualité et l'érotisme, nous allons passer à une sexualité transgressive beaucoup plus poussée. La figure de la « garçonne » comme caractéristique marquante de l'Art déco va donner à Tamara de Lempicka une position prépondérante dans ce mouvement, au point d'en faire son égérie.
La sexualité assumée de Tamara - bien que mariée deux fois, elle affiche ouvertement son goût pour les femmes et exprime librement son homosexualité - va correspondre à la volonté d'émancipation des femmes à cette époque. À l'égal de Louise Brooke ou de Joséphine Baker, Tamara de Lempicka va incarner cette image d'une femme dont le statut est équivalent à celui de l'homme.
Tamara est contemporaine de l'Art déco. Elle crée ses plus belles oeuvres de 1925 à 1935. Sa carrière et sa vie sont plus que liées à ce mouvement dont elle est la plus célèbre représentante. Illustration des Années folles, d'un mode de vie, d'une forme de mondanité et de liberté de création et de pensée, elle adopte un style très particulier qui lui donne une place tout à fait à part dans l'art moderne. Inclassable, elle signe pourtant les plus beaux chefs-d'oeuvre de l'Art déco.
La Pinacothèque de Paris choisit de montrer l'oeuvre de Tamara et d'illustrer la manière dont cette artiste, par ses travaux mais aussi par sa personnalité inclassable et ambiguë, va coller parfaitement à la période qu'elle incarne. Sa vie très mondaine et théâtrale est une succession de mises en scène donnant le premier rôle à la modernité et au luxe. Ce rapport à la transgression et aux idées progressistes en fait sans doute le personnage le plus troublant du début du XXe siècle. Jouant sans état d'âme sur les attitudes érotiques des femmes, ou tout au moins leur sensualité, elle les place néanmoins dans un univers néo-cubiste et profondément Art déco.
Exposition : PARIS 2013