Le livre BOLOGNE AU SIèCLE DES LUMIèRES : ART ET SCIENCE, ENTRE REALITé ET THéÂTRE, écrit par ANDREA BACCHI, DANIELE BENATI, ANGELO MAZZA (DIR), édité par SILVANA coute 35,00 €.
Bologne au siècle des Lumières. Art et science, entre réalité et théâtre. Catalogue de l'exposition présentée au Palais Fesch - musée des Beaux-Arts d'Ajaccio, du 29 juin au 30 septembre 2024. Le XVIIIe siècle bolonais s'ouvre avec la fondation de l'Istituto delle Scienze et de l'Accademia Clementina, nés de la volonté du général Luigi Ferdinando Marsili, avec le soutien d'intellectuels inspirés des Lumières. Tandis que l'Istituto delle Scienze, en phase avec les dernières avancées scientifiques européennes, se propose de rendre son prestige à la cité, siège de la plus ancienne université, l'Accademia Clementina vise à retrouver les fastes du siècle d'or de la peinture célébré par la Felsina pittrice de Carlo Cesare Malvasia (1678).
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, l'opposition entre les deux champions de la peinture, Donato Creti et Giuseppe Maria Crespi, est radicale et irréductible. Les recherches du premier aboutissent à un classicisme élégant et raffiné, alors que le second affiche au contraire un naturalisme agressif et prosaïque aux accents ironiques, d'un caractère presque populaire. Dans le même temps, une peinture légère opère la mutation de la solide tradition du XVIIIe siècle vers le rocaille. Tandis que les sculpteurs et modeleurs, à partir de l'exemple de Giuseppe Maria Mazza, donnent à leurs figures un élégant mouvement tout en courbes et une grâce pleine de séduction.
Trompe-l'oeil, dilatations spatiales et illusions théâtrales allant jusqu'à l'invraisemblable rendent les scénographes bolonais célèbres dans les théâtres européens, grâce aux succès de la famille Bibiena. Dans la seconde moitié du siècle enfin, vont émerger les importantes personnalités des frères Ubaldo et Gaetano Gandolfi.
Entre tradition classique et réalisme populaire, influences baroques et ferments néo-classiques, l'exposition reflète aussi la diversité de la commande et des pratiques : concours académiques où les artistes rivalisent dans les domaines du dessin et du bas-relief de terre cuite, préparations anatomiques où le modelage se met au service de la médecine, solennels tableaux d'autels, tableaux mythologiques pour les collections privées, portraits et autoportraits, scénographies grandioses pour le théâtre et les palais, mais aussi figures de crèches et scènes de la vie quotidienne.