Le livre LA LUTTE DES SIGNES, écrit par NOVAK ZVONIMIR, édité par LIBERTAIRES coute 30,50 €.
Lautocollant politique fête ses quarante ans, quarante ans déjà quil fleurit nos murs, mais pas seulement. Son terrain de prédilection, cest le mobilier urbain. Mauvaises herbes des panneaux de signalisation, des boites aux lettres, des bancs publics, il est chez lui...partout. Il na aucun respect, le malséant ! Si bien quil peut atterrir sur le c?ur dun manifestant, sur le front dune femme en colère, nouvelle peau sur la peau, le contact est immédiat, un collé serré avec le revendiquant, lexaspéré, le militant devenu homme-sandwich des signes. La clef de son succès se trouve bien là, cette aptitude à passer dun support à un autre, laissant laffiche sur place à la recherche dun mur improbable. Déclin de laffiche sans doute, inversement proportionnel à lessor pléthorique de lautocollant ! Est-il un dérivé historique de laffiche ? La réponse est non ! Issu dune autre branche, celle de la petite imagerie dinfluence, héritier des vignettes emblématiques de la Révolution Française, du papillon et de linsigne de journée, lautocollant est un concentré de graphisme. Nul autre moyen de propagande ne transporte autant de signes.
Papier politique sans prétentions, lautocollant est un objet ni pauvre (graphiquement), ni soumis ( intellectuellement.)
Ce bel éphémère écrit lhistoire au quotidien, mené en direct par le principal acteur de ce terrain, le militant. Rafraîchisseur de mémoire, un voyage en autocollant permet de revivre les événements oubliés, une manifestation mémorable, un meeting passé inaperçu. Bavard insatiable, il parle, il « balance » tellement quil devient le révélateur premier de nos cultures politiques, lindicateur privilégié des identités visuelles de nos organisations politiques.
Pouvons-nous imaginer nos rues, nos manifestations sans cet agitateur didées, nous qui sommes habitués à cette transpiration des villes, si nécessaires aux sociétés vivantes.
A notre connaissance, lautocollant na fait lobjet daucune étude densemble, pas le moindre livre, ni reportage.
Exposition :