Le livre MICHEL MOUFFE CHEZ LE CORBUSIER : COUVENT DE LA TOURETTE., écrit par StéPHANE LAMBERT, édité par BERNARD CHAUVEAU coute 37,00 €.
Michel Mouffe chez Le Corbusier : Couvent de La Tourette. Sa formation artistique achevée, grâce à l'invitation de son ami Marc Hotermans, Michel Mouffe réside en 1983 pendant deux ans dans la maison Guiette, construite par Le Corbusier en 1926 à Anvers. Le jeune artiste y aiguise sa sensibilité, son regard et se laisse peu à peu façonner par tout ce que lui offre l'architecture rigoureuse de Le Corbusier et ce qui la caractérise : le silence, l'équilibre et l'harmonie des proportions, l'économie de moyens, les variations d'ombre et de lumière tout en subtilité.
Le Corbusier aimait à dire que l'architecture est le jeu correct et savant de volumes assemblés sous la lumière. Ainsi, au cours de ces mois de peinture, l'artiste est attentif aux moindres variations de lumière, aux nuances de son intensité, à l'éloge de l'ombre. Tout cela enveloppé de silence, ce silence qu'avec la paix, Le Corbusier souhaitait offrir aux hommes, comme ce qu'il y a de plus précieux dans notre monde moderne.
A l'issue de sa résidence, Michel Mouffe y organise sa première exposition et y présente les oeuvres créées durant son séjour. Ses toiles sont autant d'invitations à entrer dans le flux subtil de la lumière et de la couleur. Pour Le Corbusier, l'architecture, ça se marche. Se mouvoir dans et autour de l'architecture est fondamental pour l'appréhender, l'apprécier. Elle ne s'apprécie pas en restant statique.
Elle requiert notre déplacement, lent, attentif aux moindres changements de lumière dans les volumes et sur les textures des murs. Un dialogue silencieux nait de cette déambulation architecturale dans les espaces éclairés. Or, les grandes toiles de Michel Mouffe â dont les formats reprennent les proportions du Modulor, cher à Le Corbusier ; mesures sensibles définies en fonction du corps humain â les toiles de l'artiste invitent, si on veut goûter leur poésie, à ce que nous soyons en mouvement devant elles.
C'est en nous déplaçant lentement d'un bord à l'autre que se révèlent leurs nuances chromatiques dans lesquelles nous sommes comme immergés. Promenade chromatique en écho à la promenade architecturale de Le Corbusier. Chaque toile est une ouverture qui nous conduit vers l'impalpable.