Chorégraphies. Dessiner, danser (XVIIe-XXIe siècle). Catalogue de l'exposition présentée au Musée des Beaux-Arts de Besançon, du 19 avril au 21 septembre 2025. Autant que la peinture ou la sculpture, la danse s'invente aussi par le dessin. Qu'il soit un outil de création chorégraphique, de transmission d'une chorégraphie à des interprètes ou d'enseignement, qu'il serve à diffuser voire à préserver la trace d'une chorégraphie, le dessin est une pratique depuis longtemps liée à la danse.
Cette exposition mettra en lumière une grande diversité d'uvres et de documents produits par des danseurs et des chorégraphes : dessins, carnets de notes et partitions. Des uvres qui offrent autant un plaisir esthétique qu'une invitation à danser une gavotte, un fox-trot, une rumba avec Fred Astaire, un extrait de Giselle, une chorégraphie de Beyoncé ou un solo d'Anne Teresa de Keersmaeker.
À travers plus de 250 pièces, les visiteurs seront plongés dans les processus de création et de transmission de la danse, qu'il s'agisse de danses de société ou de danses scéniques, du ballet classique ou de la danse contemporaine.
S'articulant en six sections, à la fois chronologiques et thématiques, l'exposition mêlera des uvres anciennes et contemporaines. Elle examinera les différentes manières d'écrire la danse à travers le développement de systèmes de notation, comme la « Chorégraphie » de Raoul-Auger Feuillet (1700) qui désignait alors l'écriture de la danse plutôt que la création d'une uvre ou la « Cinétographie » de Rudolf Laban (1928). Elle permettra de replacer les pratiques graphiques et chorégraphiques dans leur contexte, reliant l'histoire des arts à celle des sciences et techniques, ainsi qu'à l'histoire sociale et politique. Le recueil de contredanses de Marie-Antoinette et celui d'une boulangère de Versailles, contenant les mêmes partitions, témoigneront ainsi d'une culture partagée de la danse à la fin du XVIIIe siècle. L'exposition explorera aussi la façon dont les professeurs exerçaient leur autorité et moralisaient certaines danses par le dessin.
Grâce à des prêts majeurs du musée du Louvre et du musée d'Orsay, l'exposition montrera aussi comment l'histoire du ballet s'est construite en lien avec le dessin et la peinture, quand les maîtres de ballet étaient invités à dessiner pour composer des attitudes, organiser le corps de ballet, ou même transmettre leurs uvres grâce à la notation.
Les carnets de notes de chorégraphes contemporains seront également mis en valeur, associés à des captations vidéo et à des entretiens filmés. Les carnets foisonnants d'Andy De Groat, les diagrammes précis de Dominique Bagouet ou les partitions d'exposition de Lucinda Childs illustreront, quant à eux, une créativité graphique exceptionnelle