Miro. Un brasier de signes. Catalogue de l'exposition présentée au Musée du Grenoble au printemps 2024. Au même titre que celle de Picasso, l'oeuvre de Joan Miro, par sa liberté créatrice et son iconoclasme latent, occupe au XXe siècle une place inédite qui lui confère la stature du mythe et l'élève au rang de l'universalité. Ancrée dans la terre catalane de son enfance, elle voit le jour dans les années 1910 avec les peintures dites "détaillistes" de Montroig, scènes réalistes et paysannes qui retiennent la leçon de l'art naïf et du cubisme naissant.
Miro connaît la consécration au milieu des années 1920 avec ses "peintures de rêve" dont la magie poétique séduit les surréalistes tels que Robert Desnos et Michel Leiris. Posant un regard tantôt émerveillé, tantôt plus sombre sur le monde qui l'entoure, Miro donne progressivement corps à ce que son biographe, le poète Jacques Dupin a élégamment qualié de "Miro monde" . A partir de 1954, l'installation à Palma de Majorque marque un nouveau tournant dans l'oeuvre de Miro.
Dans cette période de créativité intense, sa peinture se métamorphose, devient de plus en plus gestuelle, directe et n'est pas sans évoquer les ¨Peintures sauvages" nées dans les années 1930 dans le contexte de la montée du nazisme. Portant sur un ensemble de près de 90 oeuvres réalisées dans les années 1960-1970, la dernière période de création de l'artiste est particulièrement bien représentée dans les collections du Musée national d'art moderne/Centre Pompidou.