Livre neuf. Ceija Stojka, une artiste rom dans le siècle. Catalogue de l'exposition présentée à la Maison rouge de Paris, du 23 février au 20 mai 2018. Ceija Stojka (1933-2013), jeune fille rom vivant avec sa famille à Vienne, en Autriche, est déportée en 1942 à Auschwitz-Birkenau. Tatouée Z6399, elle échappe deux fois aux fours crématoires, arrive à Ravensbruck puis à Bergen-Balsen en 1944, où elle mange une branche d'arbre pour survivre au milieu des déportés morts de faim. Plusieurs décennies plus tard, cette survivante sort de son silence et se met à dessiner et à peindre frénétiquement l'horreur des camps, signant toutes ses oeuvres d'une branche symbolique. Egalement poétesse et autrice d'une abondante oeuvre autobiographique déchirante, à la fois lyrique et documentaire, elle constitue un indispensable élément de mémoire pour la reconnaissance du génocide des peuples tsiganes (Roms et Sintis) ou "Samudaripen" en romani. Cette exposition à la Maison rouge, la première de cette envergure en France après celle de Marseille en printemps dernier - qui était déjà co-organisée par la Maison rouge, est d'une importance telle qu'Antoine de Galbert a décidé de repousser de quelques mois la fermeture prévue en 2018 de sa fondation pour que l'exposition puisse avoir lieu. Le catalogue est composé de plusieurs essais qui renseignent sur le contexte historique et l'organisation de la déportation des Sintis et des Roms durant l'Holocauste, et les différentes sections consacrées à l'oeuvre de Ceija Stojka suivent un ordre chronologique, de son enfance à la libération des camps, recoupant ainsi le principe essentiellement mnémosique de son travail. Ses textes sont traduits en français et anglais, tandis que les notices qui commentent les oeuvres reproduites sont trilingues franaçs-anglais-allemand.
154 illustrations couleur