Catalogue de l'exposition du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes (16 mars-1er juillet 2012).
C'est un fait connu et cependant négligé de l'histoire de l'art : l'oeuvre de Michel-Ange est au XIXe siècle une source d'inspiration inépuisable, un puisant accélérateur de modernité. Depuis l'époque classique un interdit pesait sur son oeuvre, jugée trop intimidante et licencieuse pour être donnée en exemple. Au début du XIXe siècle, à l'heure de l'Académisme renaissant, l'auteur de la chapelle Sixtine s'est imposé aux jeunes artistes romantiques comme un génie tutélaire, un modèle superlatif à imiter pour s'affranchir de normes éculées.
C'est cet héritage que le musée de Valenciennes se propose d'explorer pour la première fois. L'exceptionnel fonds du sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux qu'il conserve l'y prédestinait. À mi-chemin entre Géricault et Rodin, entre le Radeau de la Méduse et la Porte de l'Enfer, l'oeuvre de Carpeaux constitue l'un des sommets d'un michelangelisme à la française.
Le dessin est par excellence le médium privilégié pour appréhender les processus d'appropriation de ce langage que sont la copie, l'imitation, la citation et le détournement. Ces diverses pratiques, dans lesquelles entre une part d'invention croissante, sont autant d'efforts tendus vers le dépassement de soi, que l'écueil du pastiche menace en permanence. C'est donc aussi une enquête sur la création que propose le musée des Beaux-Arts de Valenciennes à partir de l'abondant fonds graphique de Carpeaux, autour duquel a été réuni un large ensemble de dessins et de sculptures de ses prédécesseurs, contemporains et héritiers : Géricault, Delacroix, Chenavard, Moreau, Cabanel, Rodin...
Exposition : VALENCIENNES 2012