Livre neuf. Formes de la ruine. Catalogue de l'exposition présentée jusqu'au 10 mars au Musée des Beaux-arts de Lyon. Les formes de la ruine a pour ambition d'établir un dialogue entre tous les types de ruines. Il investigue autant les traditions multiséculaires, qui ont permis en Occident et en Orient l'apparition d'une culture des ruines monumentales devenue dominante, que celles des sociétés qui ignorent jusqu'à la notion de monument. Toutes les formes de pratiques des ruines sont convoquées, qu'il s'agisse de la collecte de fragments d'activités humaines sur et dans le sol, de l'aménagement d'espaces naturels à des fins mémorielles ou cultuelles, ou encore de la construction d'édifices comme les mégalithes, les pyramides et les ouvrages d'art des grands empires.
Sont mises en lumière les diverses expériences de la ruine, depuis la récupération des édifices du passé, si chère aux Egyptiens, aux Mésopotamiens ou aux Américains, jusqu'aux Chinois et aux Japonais qui refusent en partie le culte monumental si prisé par leurs contemporains d'Asie, d'Europe et d'Amérique. L'étude des pratiques de mémoire des Indiens, des Africains et des Océaniens montrent que ceux-ci privilégient une sorte de pacte avec la Nature plutôt qu'un assujettissement à des architectures grandioses et parfois même mégalomanes.
Ainsi, l'ouvrage propose une sorte de périple des ruines, à travers les civilisations et l'histoire, jusque dans nos sociétés industrielles contemporaines. Il est enrichi d'une anthologie et d'un "ruinier" de 75 entrées (lieux, artistes, théoriciens, concepts).
Textes de Alain Schnapp, Gérard Bruyère, Geneviève Galliano, Yves Le Fur, Pierre Wat, Claire Barbillon, François-René Martin, Sylvie Ramond. Partie catalogue des oeuvres organsié en quatre sections : Mémoire et oubli ; Nature et Culture ; Matériel et immatériel ; Présent et futur ; puis Les mots des ruines, une anthologie littéraire ; puis Le ruinier (abécédaire thématique).